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François Truffaut


L'éveil au cinéma

La vie de François Truffaut commence sous le signe du secret, celui de sa naissance: il naît le 6 février 1932 à Paris, officiellement fils de Roland Truffaut, architecte, et de Janine de Montferrand, secrétaire à l'Illustration. Il apprendra plus tard que Roland Truffaut n'était pas son véritable père, ce qui rendra d'autant plus douloureux les souvenirs de son enfance
malheureuse: il racontera que sa mère ne le supportait pas et manifestait envers lui une grande sévérité. Ses grands-mères, par contre, lui font découvrir ce qui deviendra chez lui une réelle passion et un véritable refuge: la lecture.

Sans doute plus absorbé par la littérature que par ses études, Truffaut est un très mauvais élève, et interrompt son cursus scolaire à 14 ans pour commencer à travailler. Il sera successivement garçon de courses, magasinier, employé de bureau et soudeur.


C'est aussi pendant son adolescence que s'éveille en lui son intérêt pour le cinéma, qui lui procure "une évasion encore plus forte" que la lecture. Le 7e art est pour lui un refuge: dès l'age de huit ans, sous l'Occupation, il fréquente les salles obscures, souvent en cachette, quitte à pratiquer l'école


Ciné-Club
buissonnière. Plus tard, à treize ans, il découvre ses modèles, Chaplin, Hitchcock, Cocteau, Renoir... Vrai cinéphile, il voit une multitude de films, découpe des critiques, fréquente les ciné-clubs.

Les Quatre Cent Coups relate bien l'adolescence de Truffaut, marquée par de mauvais résultats scolaires et de rares amis. Très vite il anime son propre ciné-club, qui lui permet de rencontrer André Bazin. Celui-ci deviendra son père spirituel, le remettra dans le droit chemin et surtout lui permettra d'entrer aux Cahiers du Cinéma comme journaliste à partir de 1953, après avoir été licencié du service Cinématographie du Ministère de l'Agriculture pour son originalité un peu trop marquée.



Les débuts: le critique laisse la place au cinéaste

Il se fait vite un nom en tant que critique, aux côtés de Jacques Rivette, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard et Eric Rohmer, ceux de la future "Nouvelle Vague". Ils appuient des cinéastes souvent mal jugés comme Hitchcock ou Howard Hawks, et veulent en tant que cinéastes aller jusqu'au bout de leurs idées. Leur conception du cinéma, très novatrice et dérangeante, va à l'encontre du cinéma dit "de qualité", représenté par des réalisateurs lancés grâce à l'Occupation.

Son premier court-métrage, Visite, en 1954, est réalisé dans des conditions précaires; anecdotique à ses yeux, il ne le projettera qu'à des amis. Par contre, en 1957, il bénéficiera de davantage de moyens pour Les Mistons. Ce film court annonce toute la suite de son oeuvre: on y retrouve déjà son intérêt pour l'enfance (rappelons que la sienne lui a laissé de nombreuses traces) et le documentaire. A la même occasion, il crée sa structure de production, Les Films du Carrosse (en référence au Carrosse d'Or, film de Jean Renoir particulièrement admiré). La même année, il épouse Madeleine Morgenstern, avec qui il aura deux filles, Laura et Ewa. En 1958, il tournera Histoire d'Eau avec Jean-Luc Godard, un dernier court-métrage avant son premier long.



L'aventure des longs métrages
C'est son sujet de prédilection, l'enfance, qu'il choisit comme thème de son premier long métrage: Les Quatre Cent Coups, véritable triomphe à sa sortie, constitue un véritable manifeste de la Nouvelle Vague qui monopolise à présent les écrans français. Ce film autobiographique sur l'adolescence, interprété par un jeune de 14 ans, Jean-Pierre Léaud, assoit la place de Truffaut.

Les Quatre Cent Coups
Désormais, le cinéaste va consacrer tout son temps à ses films, au rythme d'un par an. Ils alterneront entre scénarios originaux, et adaptations de livres chers à Truffaut. Car la passion de celui-ci pour la lecture n'a pas été entamée par celle pour le cinéma: ainsi il rend hommage à Balzac dans Les Quatre Cent Coups, puis toute la série des Doinel, toujours interprétée par Jean-Pierre Léaud: Antoine et Colette (1961), Baisers Volés (1968), Domicile Conjugal (1970), et L'Amour en Fuite (1978). Il s'intéressera aussi à la science-fiction en adaptant Fahrenheit 451 (1966) de Bradbury, et s'attachera à tourner Jules et Jim (1961) et Les Deux Anglaises et le Continent (1971) d'après l'oeuvre alors peu connue d'Henri-Pierre Roché.

Outre les références à la littérature, il rendra aussi hommage au septième art avec L'Enfant Sauvage (1969) sur l'épopée des films muets, et La Nuit Américaine (1972) relatant un tournage. Sans oublier la musique: il reprendra des thèmes de Maurice Jaubert dans L'Histoire d'Adèle H. (19XX) et La Chambre Verte (19XX).


Le Dernier Métro, Jules et Jim

Les scénarios originaux sont tantôt personnels, comme Le Dernier Métro (l'Occupation) en 1980, tantôt spécialement écrits pour des acteurs: Charles Denner (L'Homme qui aimait les femmes, 1976), Bernadette Lafont (Une belle fille comme moi, 1972), Jeanne Moreau (Jules et Jim) ou Fanny Ardant (La Femme d'à côté, 1981; Vivement Dimanche, 1982), avec qui il se marie d'ailleurs en 1981 et aura une fille, Joséphine.

Cette filmographie très riche et variée, toujours "dans l'intérêt du cinéma français", lui assurera un succès incontesté grâce à son talent et à sa ténacité. Mais le temps lui manquera pour poursuivre son objectif: en effet, affaibli par la maladie, il décède le 21 octobre 1984.


D'après:
http://www.chez.com/filmotruffaut
http://www.fluctuat.net/cinema/dossiers/truffaut/truffaut2.htm
http://iihm.imag.fr/truffaut